
Benjamin Biolay, l’enfant terrible de la chanson française a une nouvelle fois frappé fort. Il vient de sortir Vengeance, son plus récent BB, petit condensé de son univers dont je recommande plus que fortement l’écoute. En 14 chansons, tout est dit, tout est même extrêmement bien dit et bien chanté, même si les détracteurs du chanteur français continuent de croire que chanter avec si peu de puissance vocale ce n’est pas vraiment chanter. Au diable ces réflexions aigries, Daho, Gainsbourg ou Brassens n’avaient pas non plus un organe surpuissant à ce que je sache.
Mais revenons-en à Vengeance, un disque lumineux qui n’inspire pas la morosité. Biolay nous avait pourtant habitué à descendre tout au fond de la noirceur de l’âme humaine, on est souvent descendu avec lui dans le spleen, au gré de ses passages à vide personnels. Il n’en est rien ici malgré un titre qui laisserait supposer l’inverse.
Sur la forme comme sur le fond, c’est impeccable. BB est comme d’habitude le chef d’orchestre de l’oeuvre, depuis la création des paroles et des mélodies à la réalisation de l’album. Enregistré entre Paris et Bruxelles, ce 7e opus navigue entre fulgurances pop et petits bijoux électro-rock-indé. Il y a de la New Wave, des touches de Hip Hop grâce notamment à deux collaborations: Oxmo Puccino et Orelsan ; il y a du lyrisme, de l’élégance et de l’audace. Biolay garde cependant comme point de mire son sens de la mélodie aigüe, cequi lui évite l’écueils de faire un album trop ésotérique. C’est accessible, mais jamais facile. Il y a toujours ce petit truc, cet arrangement original, ce son travaillé à l’extrême qui surprend.
Vengeance est ressemble à un aboutissement dans la carrière de Biolay. Ne tombons pas dans le cliché de « l’album de la maturité » trop facilement mais… quand même, ça y ressemble pas mal. On retrouve les ambiances éthérées et contemplatives de son premier album Rose Kennedy comme les chansons aux arrangements plus osés des derniers album dont La Superbe.
Pas avare, Biolay partage son micro et a invité sur l’album un paquet de beau monde dont Vanessa Paradis pour la très belle chanson Profite, Carl Barât (The Libertines) pour Vengeance ou encore l’Australienne Julia Stone sur Confettis.
Coup de maître donc que cette Vengeance qui devient jouissive dès la première écoute. À vous procurer d’urgence à partir du 20 novembre en magasin ou en téléchargement ici: https://itunes.apple.com/ca/album/vengeance/id572049026?l=fr
Vengeance de Benjamin Biolay (Audiogram)
Texte: David Nathan (www.somanythingstodo.com // david@davidnathan.ca // www.twitter.com/davidnathan)